​Un poids pour la prévoyance vieillesse

Lors de sa session du 25 septembre 2020, le Comité exécutif d’Hotellerie Suisse a décidé de dire non à l’initiative populaire «Pour une interdiction du financement des producteurs de matériel de guerre». L’initiative, bien que pleine de bonne volonté, n’aurait aucun effet et réduirait la marge de manœuvre en termes de placements dans la prévoyance vieillesse. Cela affecterait aussi la caisse de pension propre à l’association.

L’initiative populaire du GSsA et des Jeunes Verts exige que la Banque nationale suisse (BNS), les fondations et les institutions de prévoyance étatique et de prévoyance professionnelle ne soient plus en mesure de financer des entreprises qui génèrent plus de 5 % de leur chiffre d’affaires annuel avec la fabrication de matériel de guerre. Outre l’industrie d’armement, cette interdiction concernerait aussi les fournisseurs de l’industrie MEM et potentiellement même les banques et les assurances. De manière générale, ces restrictions entraveraient les stratégies de placement dans la prévoyance vieillesse, puisque les parts d’un producteur de matériel de guerre ne pourraient plus être versées dans les fonds de prévoyance. Par conséquent, les caisses de prévoyance suisses devraient faire face à des risques de placement accrus et à une gestion plus complexe des valeurs patrimoniales. Au vu des défis de taille auxquels la prévoyance vieillesse doit déjà faire face, il ne serait pas raisonnable d’en ajouter d’autres.

L’initiative pénalise la caisse de pension propre à l’association

L’objet de l’initiative aurait également un effet négatif sur HOTELA, la caisse de pension propre à l’association. C’est pourquoi HotellerieSuisse rejette clairement l’initiative populaire. De surcroît, la requête serait inefficace, puisqu’une interdiction de financement à l’échelle internationale n’est pas réaliste et que la Suisse n’est pas en mesure de contrôler un réseau global des industries d’armement. L’objectif des auteurs de l’initiative, à savoir réduire le financement de la production d’armes en Suisse et contribuer ainsi à la paix dans le monde, ne peut donc pas être atteint au moyen de cette initiative. En revanche, cette dernière risquerait de compromettre la place économique suisse, la sécurité d’approvisionnement de l’armée et la politique de prévoyance de la Suisse.